« J’avais 25 ans lorsque mon père est mort. Ma mère était décédée plus tôt et j’étais fille unique, j’ai donc reçu tout son héritage. Mon père avait bien réussi dans le commerce du fer neuf et du fer ancien. Il m’a laissé 2,5 millions de florins. Une somme énorme ! Je dois dire que je n’ai pas su tout de suite quoi en faire. Tout cet argent me mettait mal à l’aise.

C’était dans les années 1970, et j’étais active dans le mouvement étudiant et le mouvement des femmes. Dans ces milieux, il n’était pas acceptable d’être riche, car on était soupçonné d’être un capitaliste ! Dans un premier temps, j’ai donc gardé le silence sur mon héritage et j’ai laissé l’argent à la banque. À un moment donné, j’ai réalisé que je pouvais l’utiliser pour ce qui me tenait tant à cœur : changer le monde et donner plus d’opportunités aux femmes et aux jeunes filles !

En 1983, j’ai fondé Mama Cash avec quatre autres femmes sur la table d’une cuisine à Amsterdam. Rapidement, nous avons pu accorder nos premières subventions au collectif Schipsters à Amsterdam, à Girls’ Radio à Nijmegen et aux archives lesbiennes de Leeuwarden, Amsterdam, Nijmegen et Utrecht.

« Je n’aurais jamais imaginé que le capital dont j’ai hérité aurait un impact aussi important.

Je suis ravie de constater que l’argent de mon père a eu un énorme effet boule de neige. Avec ce capital de départ comme catalyseur, Mama Cash a maintenant collecté des dizaines de millions d’euros de dons et de fonds et les a investis dans des centaines de groupes féministes. Mais ce n’est pas tout. L’héritage de mon père va bien au-delà du simple don d’argent. Lorsque vous donnez de l’argent aux gens, vous faites preuve de solidarité et vous leur offrez des opportunités et des perspectives.